L'illusion
de l’État depuis 1956
Les propos exprimés dans cet article ne prétendent pas
faire le tour ou plutôt l'exhaustivité des réponses aux sujets soulevés quant à
l'histoire du peuple marocain. L'histoire d’un peuple liée organiquement à
celle de l'Afrique du Nord. Ce vaste territoire occupé par un peuple Amazighe
que Ibn Khaldoun qualifie « d’un peuple puissant, redoutable et nombreux, un
vrai peuple comme tant d’autres dans ce monde… ».
***** ******
Le
Maroc a mis fin aux ambitions des Portugais suite à leur défaite quant à la bataille « des
Trois Rois » en 1578. Il a résisté également aux tentatives de l'expansion
des Ottomans qui dominaient le reste de l'Afrique du Nord et de la
quasi-totalité des pays dit arabes. Au Maroc à la même époque, les Saadiens et
les Alaouites créaient un État puissant : l'Empire Chérifien.
De
l'autre côté de la Méditerranée, les puissances européennes avaient les yeux rivets
sur le Maroc considéré comme une menace et une insécurité surtout maritime pour
elle, à cause de l'activité barbaresque des corsaires de la ville de Salé.
Particulièrement l’inquiétude du Royaume Uni était grande en ce qui concerne
ses courses maritimes agacées par l'activité incessante, hors la loi, des
corsaires. L’intérêt des puissances à l’égard du Maroc était grandissant
provoquant entre l'Allemagne et la France une concurrence, une émulation à la
limite de la confrontation.
Le
Maroc était, indéniablement convoité grâce à ses richesses et sa situation
géostratégique, qui aiguise davantage la rivalité entre les pays européens déterminés
à conquérir l'Afrique.
Pour
Abdellah Laroui «l’État marocain a cessé d'exister à partir de
1830» (L'histoire du Maghreb). L'absence d'un État ou sa faiblesse exposait
le pays à devenir une proie facile à la merci des intentions des puissances
européennes décidées de placer le Maroc sous contrôle International, puisque l’Algérie,
pays voisin était déjà sous domination française.
Le Sultan
Moulay Abderrahmane sentait le danger venir de l’Est car la présence française
en Algérie était une menace potentielle pour le royaume. C'est ainsi qu’il jugeait
nécessaire d'apporter une assistance et un soutien militaire à l'Emir
Abdelkader qui opposait une résistance aux armées françaises. Le Sultan n'avait
pas hésité à aligner 50 000 cavaliers aux côtés de l'Emir pour pouvoir vaincre
et casser l'échine des armées françaises et briser la volonté de la France à
étendre son influence sur le Maroc.
Malheureusement, la perte de la bataille
d'Isly en 1844 contre les forces françaises était une date retentissante dans
l'histoire du Maroc, elle marquait le début de l'instabilité et l'effondrement
militaire du pays. La défaite militaire face à l'armée française avait entraîné
l'écroulement de l’État. Le pays était livré à lui-même et sombre dans une
anarchie totale, une instabilité politique causée par un turn- over des sultans
qui se livraient des batailles, des complots pour s'arracher le trône. La
succession conflictuelle et incessante des sultans a fragilisé la sécurité du
pays, entraînant une instabilité politique et sociale voire une absence de
contrôle sur l'ensemble du territoire. Le pays était scindé en bled makhzen et
bled siba, il s'enlisait dans l'anarchie et le trouble.
Il
s'agissait d'une situation accablante dans laquelle le pays perdait toutes ses
facultés de défense ou de négociation, il avait du mal à faire face aux
multiples manœuvres des puissances occidentales. Les évènements s’enchaînaient,
le makhzen était incapable de rétablir l'ordre et d’étendre son autorité sur l'ensemble
du territoire. C’était un signe avant
coureur, signe prémonitoire de voir le rêve de la France se réaliser quant à sa
détermination d’occuper le Maroc et d'y étendre son autorité.
Par
conséquent, le Maroc était enclin à accepter les conditions françaises qui ont
abouti à la signature du traité de paix à Tanger en 1844.
Depuis,
le Maroc était sujet à de graves turbulences, théâtre des influences et des
visées coloniales européennes. D'où l’avènement du traité d’Algésiras en 1901 sur
fond d’expansion coloniale. Scellée, la
souveraineté du Maroc était soumise au régime international.
L'activisme
de la France a fini par convaincre l'Allemagne qui abandonne ses ambitions sur
le Maroc pour recevoir en contre partie des territoires au Cameroun et au
Congo. La France entamera sa conquête effective du Maroc grâce à l'accord de 1906,
l’autorisant à prêter main forte au sultan pour dompter les régions
dissidentes.
L'objectif
dont rêvait la France est atteint. Désormais, elle a les mains libres pour
mettre le Maroc sous les verrous du « Protectorat », scellé par le
traité de Fès que le roi Moulay Hafid a signé.
L’œuvre
de pacification prend son élan par l'emploi des armes redoutables contre la
résistance. De la pacification du Maroc l'historien David Rivet dit : « C'est
une guerre de trente ans qui fait au bas mot une centaine de milliers de
victimes, bien plus si l'on ajoute l’énorme hémorragie des tribus rifaines en
1925. » Il continue de dire à propos du guerrier amazigh des plaines ou
des montagnes : « Il sait sacrifier délibérément ses biens, sa
famille et plus facilement encore sa vie. Aucune tribu n'est venue à nous dans
un mouvement spontané. Aucune ne s'est soumise sans combattre et certaines sans
avoir épuisé jusqu'au dernier de leurs moyens de résistance. »
Malgré
leur supériorité militaire en hommes et en matériel, les forces françaises ont
subi d'innombrables pertes :
· C'est
le cas de la bataille de l'Ehri en 1914, conduite par Moha Ouhammou Zayani où
l'armée française a perdu 580 soldats, 33 officiers et 176 blessés.
· La
bataille d'Anoual conduite par Abdelkrim Elkhettabi dans le rif en 1921 a coûté
aux forces espagnoles 10265 morts et des milliers de blessés ainsi que 700
blessés.
· La
bataille d'Elmers et Imouzzer Marmoucha entre 1923 et 1925 a connu d’affreux et
terribles affrontements ayant coûté la vie au capitaine Henri de Bournazel et des centaines voire des milliers de morts au
sein des forces militaires et parmi les résistants des tribus rebelles.
· La
bataille de Tazizaout à sa tête El Mekki Amhaouch qui a livré une résistance
d'une ténacité exemplaire aux armées françaises fortes de trois bataillons du
groupement de la région militaire de Meknès. Cette bataille oubliée par
l'historiographie nationale avait lieu dans les montagnes d'Aghddou berceau de la
tribu des Ait Skhman en 1932. Les affrontements entre les résistants et les
forces militaires étaient d'une violence extrêmement rare, ce qui a poussé le
meneur de la résistance à la capitulation pour éviter le carnage qu'allaient
subir les rebelles et leurs familles face aux forces coloniales armées
jusqu'aux dents.
· Enfin
la bataille de Bougafer en 1933 conduite par Assou Oubaslam a généré la perte
de 3500 soldats français.
Ibn
Khaldoun disait que « Les berbères ont toujours été un peuple
puissant, redoutable et nombreux, un vrai peuple comme tant d'autres dans ce monde… »
(Histoire des berbères).
Finalement,
la France a occupé la totalité (hormis les présides espagnoles) du territoire
marocain pour y instaurer un système administratif d’indigénat talonné par la
généralisation des Bureaux Arabes pour achever l’œuvre de soumission,
d'agenouillement et d'assujettissement des tribus amazighes. Un système administratif qui fait supporter à
la population une dualité (francisation/arabisation) qui a une conséquence désastreuse
sur l'organisation sociale et culturelle des tribus.
Les
tribus pansaient leurs blessures et colmataient leurs fissures, enclin à
reconstruire leurs maisons incendiées, reconstituer leurs troupeaux et leurs
cheptels déchiquetés par les tirs de canons ou sacrifiés pour rassasier la faim
des légionnaires. Durant leur soumission, les tribus étaient exposées aux pires
atrocités, sans rechigner, elles éprouvaient de la haine et de la rancune à
l’égard des autorités coloniales.
Les
tribus amazighes sans exception et sans relâche avaient toutes subi les travaux
forcés imposés par les officiers chargés des affaires indigènes quant à
l'ouverture des pistes, la construction des ponts, des casernes ou des
bâtiments administratifs pour atteindre les zones enclavées. Malgré l'emprise des français sur la totalité
du territoire la résistance latente des tribus n'est pas pour autant abandonnée.
Des
cellules militantes commencent à prendre forme à travers le pays aussi bien
dans les compagnes que dans les milieux citadins.
Que lorsque
les tribus des plaines et des montagnes plongeaient dans l'embarras, dans l’irrésolution
de l’occupation, les autorités françaises ont procédé à la promulgation du
Dahir Berbère le 16 mai 1930. Un fait historique très marquant, une étincelle
qui a donné naissance au mouvement indépendantiste dans les milieux citadins.
Les élites des villes considéraient que le Dahir Berbère relatif à la création
et l'organisation des tribunaux coutumiers est une dérive du système du
protectorat. C'est le début de l’émergence du nationalisme maghrébin en général
et au Maroc en particulier. Les indépendantistes croyaient ou prétextaient que le
mobile des autorités françaises est de diviser pour régner. Mais le peuple
marocain était un, indivisible car le fond démographique du Maroc était Amazigh
sur un territoire appartenant à Tamazgha. L’intelligentsia
citadine a saisi le prétexte pour lancer des manifestations contre le Dahir
Berbère pour imposer l’idéologie arabo-islamique. Les années trente ont été
marquées par l'activisme indépendantiste Maghrébin sous la coordination du
célèbre arabo-musulman d'origine libanaise Chakib Arsalane père spirituel du
panarabisme et la référence des indépendantistes maghrébins. En Tunisie, il a
engagé des relations avec les chefs du mouvement destourien : Bourguiba,
Haddad Abdelghani et d'autres compagnons exilés en Europe.
En
Algérie, Messali Haj patron de « l'Etoile Nord Africaine » à l’instar
des tunisiens a vite adhéré à l'apologie du panarabisme prôné par Chakib
Arsalane.
Ce dernier ne tarda pas à rentrer en relation avec
les indépendantistes marocains farouchement opposés au Dahir Berbère. Mohamed
Hassan El Ouazzani, membre très actif du mouvement indépendantiste a fondé le
journal « l’Action Marocaine » dont il est devenu secrétaire
général en 1930.
Chakib
Arsalane était le fondateur en Suisse de la revue « La Nation Arabe »
porte voix des panarabistes est devenu l'initiateur, l'instigateur de
l’idéologie arabo-islamique en Afrique du Nord.
La
résistance à l’inflexibilité d’occupation française, la détermination du
mouvement indépendantiste, a fini par amener la France à reconsidérer son
occupation du Maroc. Les pourparlers entre le résident général et les
indépendantistes suite au discours du Roi Mohamed V à Tanger en 1947 et de son
retour d'exil en 1953, ont fini par la tenue et la conclusion des accords
d'Aix-les-Bains.
L’élite
citadine a réussi à se positionner et à s'imposer politiquement en affichant
l’exclusivité de la représentativité « légale » du peuple marocain. Le
groupe négociateur de l’indépendance en faveur du pays n’était pas mandaté par
le peuple, c’était plutôt un groupe compromettant, investit par la France pour
veiller sur ses intérêts dans le pays. Les signataires ont accepté ce que la
France souhaitait garder comme avantages aussi bien sur le plan politique qu’économique.
D'ailleurs, le document officiel émargé et ratifié par les prétendus représentants
du peuple n'a jamais été porté à la connaissance des marocains pour ne pas
révéler les secrets qui laissent et maintien le Maroc sous domination et
contrôle de la France jusqu’à ce jour.
Dès
son accession à l’indépendance formelle,
l'Etat marocain se trouve privé des attributs de la vraie souveraineté, du
moins après le départ du gouvernement de Abdellah Ibrahim porteur d'un espoir de
démocratie et de développement avortés. Aussitôt, le peuple marocain a été pris
au dépourvu, non seulement on n'a pas demandé son avis sur le modèle de l’État
qu'il pouvait se donner lui- même, moins encore sur ses leaders politiques,
ceux qui ont négocié les accords d'Aix-les-Bains, ceux qui se battaient
intentionnellement pour le pouvoir plutôt que pour la vraie libération du pays.
Ainsi,
l’État marocain « indépendant » a pris la forme d'un appareil
politico-administratif qui ne porte pas en lui, de prime à bord, l'espoir d'un
avenir meilleur. Il s'agit d'un système, un ensemble d'organes plus au moins
cohérents actifs ou structurants plus ou moins fonctionnels.
Par conséquent,
c’est un instrument à sens unique, centralisé, omnipotent, tout puissant
exerçant ses pleins pouvoirs sur l'ensemble du territoire, politiquement et
juridiquement.
Le
caractère spécifique de l'appareil étatique, entièrement mimé au lendemain de «l’indépendance»
a empêché l’évolution naturelle quant au développement du peuple marocain qui
aurait pu suivre une autre voie. Mais la volonté étriquée de l'appareil
politico-administratif, a limité, a circonscrit abusivement le peuple contre la
construction d'un avenir différent du présent. Autrement dit, la société
marocaine a été privée de son essence symbolique, le symbole central que sont
sa langue et sa culture essentielles et nécessaires à sa survie.
Malheureusement, cette appartenance authentique des autochtones et leur attachement
à leur territoire n'a pas été reconnue par l’État qui a tout fait pour sa
destruction.
Ainsi
s'impose l’État-Nation, centralisé à outrance, décidé à désagréger toute
solidarité horizontale des tribus définies aussitôt dangereuses pour l'unité
nationale. En principe, cette dernière ne peut être réalisée que sur la base de
la population autochtone comme un trait fondamental de la personnalité du Maroc
dont les marocains ne cessent de revendiquer l’héritage historique et millénaire
essence de l’identité Amazighe.
Pour
asseoir son idéologie l’État a mis l'accent sur une organisation systématique
de l'enseignement généralisé des écoles coraniques. Cette forme sociale et
culturelle que l’État prétend généraliser au nom de l’égalité abstraite des
citoyens, sont en fait celles propres à une fraction privilégiée, une
oligarchie qui se trouve placée dans le giron du pouvoir. Elle se prend pour
une classe matériellement et culturellement supérieure.
L'arabisation
de l'Afrique du Nord est l’œuvre des pouvoirs en place depuis l'aube des
indépendances formelles avec la création de l’État-nation. Le but ultime encore
lointain est de faire des maghrébins des arabes dans le cadre d'un rattachement
idéologique à l'orient arabe.
L’État-nation
est devenu un système abstrait qui masque la réalité de l'histoire des origines
de la société marocaine en essayant d'effacer totalement sa conscience. Son
obstination, son opiniâtre persévérance l’État s’engage dans une logique de
vouloir enterrer tout ce qui appartient aux autochtones au nom de l'unité
nationale sur la base de leur rattachement illusoire au monde arabe. Les
spécificités et les particularités de la société marocaine subsistent, sa
culture ou ses cultures sont vivantes, qu'elles soient ignorées ou combattues,
leurs forces latentes demeurent résistantes et indestructibles.
La
volonté de l'Etat quant à l’assimilation culturelle des amazighs par rapport à
leur arabisation est une illusion. Si les amazighs ont adopté certaines valeurs
de l'islam comme religion, ils n’ont jamais abandonné pour autant leur langue,
l'essentiel de leur culture, la mémoire collective des grands moments de leur
histoire et de leur civilisation. Les amazighs savent pertinemment qu'ils ont
contribué à l’évolution de l'humanité par des imminents savants dans bien des
domaines. L'entreprise d'arabisation, projet d'envergure que l’État à mis en
œuvre au lendemain de l’indépendance est un échec cuisant, il n'a fait
qu'aiguisé l'acharnement des mouvements culturels amazighs et la radicalisation de leurs revendications légitimes.
Par conséquent, le peuple amazigh ne sera jamais subjugué par l’idéologie arabo-musulmane.
La
myopie de l’État vis-à-vis de la problématique identitaire des autochtones,
empêche d'opter pour une solution idéale, celle de la marocanité du Maroc.
Dans
ce cas, l’État continue à faire preuve d'une incapacité voire une impuissance à
accompagner l’évolution de la société marocaine et à éveiller son dynamisme
latent pour la libérer de l'avilissement d’une idéologique portée à dépravation
empêchant toute construction nationale réaliste, juste et démocratique basée
sur le respect des libertés et la reconnaissance identitaire séculaire
impossible à éradiquer.
Il y a
lieu de souligner que l’État se trouve en déphasage, en porte à faux avec
l’évolution naturelle et normale par rapport à la société marocaine.
Depuis
1956, l’État est à la recherche d’un modèle de développement, malheureusement
introuvable et irréalisable dont l'implication effective des populations est
quasiment absente. Une population privée de ses droits culturels et
linguistiques ne peut être qu'indifférente à toute initiative de développement.
Toutefois, pour réussir le développement, l'engagement des citoyens est
obligatoire afin de renforcer les mécanismes de la solidarité et stimuler les
valeurs collectives liées à une authentique citoyenneté. Au Maroc la population
est liée à sa culture originale positionnée et largement diffuse, comme force,
comme vecteur de développement.
Malgré
les nombreuses tentatives de réformes et de projets, opérés dans les différents
domaines des décennies durant, donnent l'impression que tout bouge au Maroc
mais rien ne change.
Par
ignorance ou par négligence, l’État oublie que la culture est le moyen par
lequel les citoyens manifestent leur volonté à se réaliser, elle fait donc
partie intégrante du développement, elle en est à la fois un moteur et un
résultat positif. Malheureusement, les efforts déployés par l’État dans le
domaine de développement depuis des décennies n'ont donné aucun résultat
tangible surtout à l’égard du monde rural.
Pourquoi ?
Parce
que la culture n'a pas été prise en compte comme facteur déterminant du
développement d'une population donnée, notamment sous l'angle de l'analyse du
rôle qu'elle (culture) joue en terme de développement économique et social. La
culture doit être comprise dans sa dimension identitaire car elle est le socle de
l'identité sociale, elle porte en elle, une dimension civilisationnelle et
anthropologique, puisqu’elle comporte les modes de vie, les systèmes de valeurs,
les traditions et les croyances.
D'une
manière générale, la sociologie considère que la culture est une dimension
fondamentale du processus de développement et contribue à renforcer
l’indépendance, la souveraineté et l'identité des nations.
Au
contraire, l'Etat marocain a tout fait pour écraser, détruire voire extirper la
culture de la population amazighe démographiquement majoritaire.
Malgré
les 14 siècles de soumission à
l'idéologie des arabo-musulmans, les Amazighs, leur langue et leur culture,
sont « aeternam » éternellement vivants.
Par
conséquent, l'Etat est toujours à la recherche d’un développement qui tarde à
voir le jour depuis 1956. Soixante dix ans après, le pays se trouve encore sur
la voie d’un labyrinthe sans issue. Finalement l'État reconnait expressément l’échec
de son modèle de développement suivi depuis l’indépendance, pour y remédier il
a été procédé à la désignation par le Roi, le 16 décembre 2019, d’une
Commission Spéciale chargée de concevoir un nouveau Modèle de Développement (CSMD).
Il ne
faut pas troquer un modèle de développement par un autre qui lui est similaire.
Le nouveau doit tenir compte des aspects sociopolitiques dont la culture sera
l’élément pivot, l’élément pilier d’un développement durable. Nous attendons
les résultats de la Commission Benmoussa, créée sous l'impulsion du Roi Mohamed
VI, qui a débuté ses travaux le 16 décembre 2019, elle aura 6 mois pour rendre
ses conclusions relatives au nouveau modèle de développement.
Mais selon la presse nationale, les
déclarations de certains membres de la Commission portent sur l'urgence de
bannir la corruption, combattre l’économie de rente, alléger la lourdeur
administrative qui accable le monde des affaires…. Il semble à priori que la
Commission privilégie le côté technique de l’économie et de la croissance, mais
l’élément humain en tant que moyen, en tant qu’instrument d’action sur lequel
repose le développement est quasiment absent. On oublie que l’être humain est le
champs culturel qui renferme tout un héritage qu'il perpétue et transmet aux
générations futures. L’être humain constitue l’élément de départ de toute
action de développement comme il en est l’élément d'arrivée. Tout tourne autour
de la satisfaction de ses besoins, de son bien-être appelé développement. Le
marocain pour ne pas dire L’amazighe, demande à être reconnu, dans ses droits culturels
avec la délivrance de son histoire de l’oubli volontaire, une histoire victime
d'une idéologie oppressante voire raciste.
OUGRINE Ahmed
Article rédigé pendant la période de confinement Covid19.
Achevé
à Meknès le 21 juin 2020 à 0h :27mn.
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