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الاثنين، 9 سبتمبر 2019

Le mensonge de l’histoire

Le mensonge de l’histoire
Par Ahmed OUGRINE

Depuis des siècles, les Amazighs subissent une altération de la vérité, une illusion : leur assimilation et leur intégration à l'arabisme.

Cette appartenance imposée par les pouvoirs en place au niveau de l’Afrique du Nord est un pur mensonge, une tromperie, une assertion contraire aux préceptes de l'histoire. Il s'agit d'une bardane collée à l'existence physique et morale du peuple Amazigh depuis l’invasion expansionniste des arabes.

Avec le temps, ce mensonge reflète l’image d’un mirage aux aspects d’altérations multiples.

Pourquoi ?

Parce-que la langue et la culture Amazighs perdurent et résistent bon an mal an face à l’envahissement invasif de l’idéologie arabo- musulmane à tout va.

En effet la voie de la résistance au phénomène idéologique est longue, pénible mais ne fléchit jamais. Grâce à cette résistance, les États en place ont cédé des acquis face aux revendications incessantes du mouvement culturel Amazigh:

# La constitutionnalisation de la langue Amazight avec l’adoption de son alphabet Tifinagh au Maroc;

# La création de l’Institut Royal de la Culture Amazighs IRCAM ;

# La chaine de télévision émettant des programmes en Tamazight ;

# L’enseignement de Tamazight malgré ses tergiversations ;

Les acquis précités ont été arrachés grâce à la ténacité des Associations et du mouvement culturel Amazighs suite à leur détermination et leurs revendications légitimes. Les revendications précitées ont nécessité des décennies de bataille et d’actions corroborées par le mouvement du 20 février 2011 qui coïncidait avec le printemps dit démocratique.
Force est de constater, malgré tout, que l’idéologie arabo-musulmane exercée par les États d’Afrique du Nord depuis les indépendances a englouti les Amazighs.

Comment ?

# La première arme fatale utilisée contre eux demeure l’obligation de l’enseignement de la langue arabe au lieu et à la place de la langue maternelle aux jeunes enfants Amazighs scolarisés;

# La deuxième arme et non des moindres est l’imbibition, l’imprégnation des sociétés Amazighs par la culture arabo- musulmane et ce à travers les mosquées, les zaouïas, les festivals et les différents médias;

# Les mesures réglementaires appliquées à outrance imposent aux familles Amazighs d’attribuer à leurs nouveau-nés les prénoms arabes;

# L’expropriation abusive des terres, propriétés des Amazighs au profit de la bourgeoisie makhzinienne et des pays du Golf relève d'une grande flagrance;

# Les structures d’organisation propres à la société Amazigh ont été chamboulées et bouleversées par la généralisation des administrations au modèle arabo- coloniale sur tout le territoire. Cette Administration directe a pour objectif de casser sans pitié les structures ancestrales de ses administrés;

Il y a une volonté démesurée des États à déposséder, à priver les Amazighs de leur spécificité culturelle et linguistique.

Le sadisme idéologique arabo-musulman est allé jusqu’à défiguré la toponymie géographique du territoire Tamzgha. Il est utilisé comme un moyen d’aliénation, d’arabisation et d’occultation de la culture et de la langue Amazighs.

Par la force de l’épée, l’islam a envahi le territoire de Tamzgha, ce qui a entrainé l’islamisation quasi-totale des Amazighs. Une fois islamisés et pour se prémunir du fléau idéologique arabo-musulman, les Amazighs n’ont pas dissocier leur langue et leur culture du domaine religieux à l’instar des autres peuples musulmans en l’occurrence les turques, les iraniens, les malaisiens...

Est-ce une erreur d’appréciation, ou une naïveté étriquée de leur part ou une incapacité à faire face à une idéologie faisant valoir que tout musulman devient arabe puisque le prophète est arabe et le coran en tant que parole de Dieu est écrit en arabe. Les arabes sont venus paradoxalement à Tamzgha l’épée dans une main et le coran dans l'autre pour faire croire aux Amazighs qu'ils sont venus les aider à trouver le chemin paradisiaque. En réalité, il s’agit dans un premier temps d'une visée coloniale plutôt que d’asseoir le mythe messianique de l’islam. Cet argumentaire de flatterie a été utilisé pour amadouer les Amazighs à la facilité d'obtenir leur adhésion sans conditions à l’islam. En effet, la flatterie démagogique des arabes a donné ses fruits, corroborée par d'autres facteurs objectifs ayant aidé à la domination et un début d’ancrage idéologique arabe sur les Amazighs.

L’un des plus importants facteurs déterminant à asseoir la religion islamique sur le territoire de Tamzgha se trouve dans l’organisation et l’occupation spatiale des tribus Amazighs d’un côté et de l'autre les systèmes politiques y afférents.

1) L’Agro-pastoralisme des populations de l’époque, comme mode de vie, l’éparpillement des tribus nébuleusement situées sur un territoire aussi vaste, aux contours imprécis, ne favorisaient pas l’adoption d'une méfiance et une vigilance collective à l’égard de l’intrusion idéologique arabe.

2) Le morcellement du territoire, que constitue Tamzgha, en petites dynasties incohérentes qui se livraient des guerres d’influence les unes contre les autres.

Il ne restait aux tribus Amazighs que d’adhérer fortuitement, curieusement, inattentivement ou par conviction à leur nouvelle religion après avoir abandonné le christianisme, le judaïsme et le polythéisme.

L’attachement des Amazighs à leur islamisation est aveugle, car depuis 14 siècles l’islam a envahi et a régulé leur vie et leur existence quotidienne même la plus intime. Malheureusement, les États d’Afrique du Nord n’ont fait qu’accentuer le phénomène par la coercition et l’emploi de grands moyens qui veillent et assurent la promotion de cette idéologie meurtrière, dévastatrice des spécificités propres aux populations de Tamzgha.

Toutefois, les Amazighs ne deviendraient jamais hérétiques, ils ne renonceraient jamais à leur islamisation, et à leur tolérance religieuse. Par contre ils ne cesseront jamais de réclamer la reconnaissance, la préservation et la promotion de leur Amazighité culturelle et linguistique à côté de celles de l’arabe.

Les faits sont têtus, on ne peut réfuter la réalité des choses, l’idéologie arabo-musulmane promue et soutenue par le pouvoir demeure le pain quotidien de tous les marocains. La culture et la langue amazighs, malgré leur antériorité, sont loin d’obtenir l’intérêt qu'elles méritent de la part des pouvoirs en Afrique du Nord. Il s’agit d'une ségrégation, hélas, que ces États exercent sur leurs citoyens et concitoyens autochtones amazighophones et Amzighs arabisés.

Que faut-il faire contre ce phénomène qui ne cesse d’affecter et d’accabler la vie des Amazighs tout au long de leur histoire, depuis des décennies. Il s'agit d'un mal dont les États des différents pays de
Tamzgha sont responsables et ont la charge d'y remédier pour enrayer les disparités linguistiques et culturelles entre leurs citoyens.

Au nom des droits humains universellement connus et reconnus, au nom des traités ratifiés relatifs aux droits des peuples autochtones, les États d’Afrique du Nord sont appelés à rétablir les peuples de Tamzgha dans leurs droits inaliénables. Condition pouvant assurer d’un côté la stabilité politique de la région, de l’autre la pérennité et la survie de la langue et la culture Amazighs. Les États sont tenus entre autres par la légalité internationale de respecter les spécificités culturelles et linguistiques séculaires des citoyens de la région.

Enfin, nous devons renforcer, multiplier et diversifier les actions militantes face à la politique d’ostracisme subît par les autochtones. Nous avons besoin d'un grand courage, d’une ténacité, d’une obstination pour vaincre les velléités des États afin de dissiper toute équivoque, toute méfiance à caractère ségrégationniste à l’égard des Amazighs pour que ces derniers vivent pleinement et retrouvent leur culture et leur langue séculaires. Les États d’Afrique du Nord doivent se débarrasser et de déconsidérer leur politique qui vise l’anéantissement culturel et linguistique de Tamzgha. Ils doivent se rendre compte que leur politique depuis des décennies est un échec voire un fiasco car les Amazighs sont toujours là pour s’élever contre toute idée qui les condamne au mutisme. Vouloir anéantir et faire disparaître ce qui est propre à Tamzgha est un grand mensonge sur lequel l’histoire jette son discrédit.

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