Par Ahmed OUGRINE
Depuis des
siècles, les Amazighs subissent une altération de la vérité, une illusion :
leur assimilation et leur intégration à l'arabisme.
Cette
appartenance imposée par les pouvoirs en place au niveau de l’Afrique du Nord
est un pur mensonge, une tromperie, une assertion contraire aux préceptes de
l'histoire. Il s'agit d'une bardane collée à l'existence physique et morale du
peuple Amazigh depuis l’invasion expansionniste des arabes.
Avec le
temps, ce mensonge reflète l’image d’un mirage aux aspects d’altérations
multiples.
Pourquoi ?
Parce-que la
langue et la culture Amazighs perdurent et résistent bon an mal an face à
l’envahissement invasif de l’idéologie arabo- musulmane à tout va.
En effet la
voie de la résistance au phénomène idéologique est longue, pénible mais ne
fléchit jamais. Grâce à cette résistance, les États en place ont cédé des
acquis face aux revendications incessantes du mouvement culturel Amazigh:
# La constitutionnalisation
de la langue Amazight avec l’adoption de son alphabet Tifinagh au Maroc;
# La
création de l’Institut Royal de la Culture Amazighs IRCAM ;
# La chaine
de télévision émettant des programmes en Tamazight ;
#
L’enseignement de Tamazight malgré ses tergiversations ;
Les acquis
précités ont été arrachés grâce à la ténacité des Associations et du mouvement
culturel Amazighs suite à leur détermination et leurs revendications légitimes.
Les revendications précitées ont nécessité des décennies de bataille et
d’actions corroborées par le mouvement du 20 février 2011 qui coïncidait avec
le printemps dit démocratique.
Force est de
constater, malgré tout, que l’idéologie arabo-musulmane exercée par les États
d’Afrique du Nord depuis les indépendances a englouti les Amazighs.
Comment ?
# La
première arme fatale utilisée contre eux demeure l’obligation de l’enseignement
de la langue arabe au lieu et à la place de la langue maternelle aux jeunes
enfants Amazighs scolarisés;
# La
deuxième arme et non des moindres est l’imbibition, l’imprégnation des sociétés Amazighs par la culture arabo- musulmane et ce à travers les mosquées, les
zaouïas, les festivals et les différents médias;
# Les
mesures réglementaires appliquées à outrance imposent aux familles Amazighs
d’attribuer à leurs nouveau-nés les prénoms arabes;
#
L’expropriation abusive des terres, propriétés des Amazighs au profit de la
bourgeoisie makhzinienne et des pays du Golf relève d'une grande flagrance;
# Les
structures d’organisation propres à la société Amazigh ont été chamboulées et
bouleversées par la généralisation des administrations au modèle arabo-
coloniale sur tout le territoire. Cette Administration directe a pour objectif
de casser sans pitié les structures ancestrales de ses administrés;
Il y a une
volonté démesurée des États à déposséder, à priver les Amazighs de leur
spécificité culturelle et linguistique.
Le sadisme
idéologique arabo-musulman est allé jusqu’à défiguré la toponymie géographique
du territoire Tamzgha. Il est utilisé comme un moyen d’aliénation,
d’arabisation et d’occultation de la culture et de la langue Amazighs.
Par la force
de l’épée, l’islam a envahi le territoire de Tamzgha, ce qui a entrainé
l’islamisation quasi-totale des Amazighs. Une fois islamisés et pour se
prémunir du fléau idéologique arabo-musulman, les Amazighs n’ont pas dissocier
leur langue et leur culture du domaine religieux à l’instar des autres peuples
musulmans en l’occurrence les turques, les iraniens, les malaisiens...
Est-ce une
erreur d’appréciation, ou une naïveté étriquée de leur part ou une incapacité à
faire face à une idéologie faisant valoir que tout musulman devient arabe
puisque le prophète est arabe et le coran en tant que parole de Dieu est écrit
en arabe. Les arabes sont venus paradoxalement à Tamzgha l’épée dans une main
et le coran dans l'autre pour faire croire aux Amazighs qu'ils sont venus les
aider à trouver le chemin paradisiaque. En réalité, il s’agit dans un premier
temps d'une visée coloniale plutôt que d’asseoir le mythe messianique de
l’islam. Cet argumentaire de flatterie a été utilisé pour amadouer les Amazighs
à la facilité d'obtenir leur adhésion sans conditions à l’islam. En effet, la
flatterie démagogique des arabes a donné ses fruits, corroborée par d'autres
facteurs objectifs ayant aidé à la domination et un début d’ancrage idéologique
arabe sur les Amazighs.
L’un des
plus importants facteurs déterminant à asseoir la religion islamique sur le
territoire de Tamzgha se trouve dans l’organisation et l’occupation spatiale
des tribus Amazighs d’un côté et de l'autre les systèmes politiques y
afférents.
1)
L’Agro-pastoralisme des populations de l’époque, comme mode de vie,
l’éparpillement des tribus nébuleusement situées sur un territoire aussi vaste,
aux contours imprécis, ne favorisaient pas l’adoption d'une
méfiance et une vigilance collective à l’égard de l’intrusion idéologique
arabe.
2) Le
morcellement du territoire, que constitue Tamzgha, en petites dynasties
incohérentes qui se livraient des guerres d’influence les unes contre les
autres.
Il ne
restait aux tribus Amazighs que d’adhérer fortuitement, curieusement,
inattentivement ou par conviction à leur nouvelle religion après avoir
abandonné le christianisme, le judaïsme et le polythéisme.
L’attachement
des Amazighs à leur islamisation est aveugle, car depuis 14 siècles l’islam a
envahi et a régulé leur vie et leur existence quotidienne même la plus intime.
Malheureusement, les États d’Afrique du Nord n’ont fait qu’accentuer le
phénomène par la coercition et l’emploi de grands moyens qui veillent et
assurent la promotion de cette idéologie meurtrière, dévastatrice des
spécificités propres aux populations de Tamzgha.
Toutefois,
les Amazighs ne deviendraient jamais hérétiques, ils ne renonceraient jamais à
leur islamisation, et à leur tolérance religieuse. Par contre ils ne cesseront
jamais de réclamer la reconnaissance, la préservation et la promotion de leur
Amazighité culturelle et linguistique à côté de celles de l’arabe.
Les faits
sont têtus, on ne peut réfuter la réalité des choses, l’idéologie
arabo-musulmane promue et soutenue par le pouvoir demeure le pain quotidien de
tous les marocains. La culture et la langue amazighs, malgré leur antériorité,
sont loin d’obtenir l’intérêt qu'elles méritent de la part des pouvoirs en
Afrique du Nord. Il s’agit d'une ségrégation, hélas, que ces États exercent sur
leurs citoyens et concitoyens autochtones amazighophones et Amzighs arabisés.
Que faut-il
faire contre ce phénomène qui ne cesse d’affecter et d’accabler la vie des
Amazighs tout au long de leur histoire, depuis des décennies. Il s'agit d'un mal
dont les États des différents pays de
Tamzgha sont
responsables et ont la charge d'y remédier pour enrayer les disparités
linguistiques et culturelles entre leurs citoyens.
Au nom des
droits humains universellement connus et reconnus, au nom des traités ratifiés
relatifs aux droits des peuples autochtones, les États d’Afrique du Nord sont
appelés à rétablir les peuples de Tamzgha dans leurs droits inaliénables.
Condition pouvant assurer d’un côté la stabilité politique de la région, de
l’autre la pérennité et la survie de la langue et la culture Amazighs. Les
États sont tenus entre autres par la légalité internationale de respecter les
spécificités culturelles et linguistiques séculaires des citoyens de la région.
Enfin, nous devons renforcer, multiplier et
diversifier les actions militantes face à la politique d’ostracisme subît par
les autochtones. Nous avons besoin d'un grand courage, d’une ténacité, d’une
obstination pour vaincre les velléités des États afin de dissiper toute
équivoque, toute méfiance à caractère ségrégationniste à l’égard des Amazighs
pour que ces derniers vivent pleinement et retrouvent leur culture et leur
langue séculaires. Les États d’Afrique du Nord doivent se débarrasser et de
déconsidérer leur politique qui vise l’anéantissement culturel et linguistique
de Tamzgha. Ils doivent se rendre compte que leur politique depuis des
décennies est un échec voire un fiasco car les Amazighs sont toujours là pour
s’élever contre toute idée qui les condamne au mutisme. Vouloir anéantir et faire
disparaître ce qui est propre à Tamzgha est un grand mensonge sur lequel
l’histoire jette son discrédit.
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